C’est un fait bien connu, toutes les femmes raffolent du chocolat !
En effet, qui n’a pas à un moment donné visionné une publicité nous présentant une jolie et mince jeune femme succombant à l’attrait de l’irrésistible tentation ou encore, une scène de film durant laquelle la protagoniste déprimée en raison de l’inévitable déception amoureuse à saveur hollywoodienne se gave de crème glacée au chocolat ? Mais qu’en est-il au juste de ce fameux stéréotype ? Nos hormones nous condamnent-elles réellement toutes à être des « chocoholiques » en puissance ? Partons à la découverte de l’univers fascinant du chocolat et de ses nombreuses propriétés…
D’ou provient le chocolat ?
Nous ne savons pas exactement qui furent les premiers à extraire la succulente boisson de la fève de cacao, mais l’origine étymologique nahuatl du terme chocolatl pointe en direction de la région mésoaméricaine. Des reliques archéologiques nous indiquent que les Mayas et les Aztèques considéraient la précieuse boisson comme la boisson des dieux.
Le chocolat est produit à partir de la fève de Theobroma cacao, arbre à cabosses originaire d’Amérique du Sud, connu en français sous le nom de « cacaoyer » ou « cacaotier ». La fève de cacao est écabossée, concassée, fermentée, torréfiée, puis broyée jusqu’à former une pâte de cacao liquide dont on extrait le beurre de cacao. Le chocolat est constitué du mélange dans des proportions variables de pâte et de beurre de cacao additionné de sucre. On y ajoute parfois des épices telles que la vanille, le piment du Chili, des amandes, des baies de goji, etc.
Quelle est sa composition?
La fève de cacao renferme plus de 400 substances identifiées1. Environ la moitié est constituée du beurre de cacao. En plus de cette matière grasse, elle renferme des sucres complexes et des protéines lui servant normalement à germer et à fabriquer tige et racines. Parmi les principales substances nutritives, le cacao contient des minéraux comme le magnésium, le calcium et le potassium. La fève de cacao constitue également l’une des sources les plus concentrées de flavanols (catéchines et épicatéchines) aux propriétés antioxydantes appartenant à la famille des flavonoïdes et qui lui confèrent sa couleur violacée et son goût amer.
Elle contient aussi la théobromine, un alcaloïde dont l’action est similaire à celle de la caféine. Plus récemment, des chercheurs espagnols ont découvert que le chocolat renferme un autre groupe d’alcaloïdes connus sous le nom de « tétrahydro-bêta-carbolines » ayant une action sur le système nerveux.2
Le chocolat comporte-t-il des bienfaits pour la santé?
Les études des 10 dernières années démontrent qu’une consommation modérée de chocolat noir peut exercer un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires.3 Plusieurs mécanismes d’action ont été proposés incluant ses propriétés hypotensives, anti-inflammatoires et antithrombotiques ainsi que son impact sur la fonction endothéliale et sur l’insuline.
Le chocolat nous prémunit aussi contre la détérioration cellulaire et le cancer. Les recherches démontrent que les personnes consommant du chocolat vivent près d’un an de plus que celles qui n’en consomment pas.4
Se pourrait-il donc que le plaisir associé à la consommation de chocolat soit motivé par son impact positif sur notre santé physique et psychologique ?
Pourquoi éprouve-t-on des envies de chocolat ?
En plus de sa succulente combinaison de sucre, de gras et de saveurs, on accuse souvent la caféine ou le magnésium d’être responsables des envies incontrôlables de chocolat. Depuis leur récente découverte cependant, on soupçonne de plus en plus les tétrahydrobêta-carbolines (THBC) d’en être responsables.
On recommande généralement environ deux petits carrés de chocolat noir par jour. Cependant, même le chocolat noir contient du sucre et des lipides et pourrait ne pas convenir à certaines personnes.
En effet, ces substances phytochimiques « neuroactives » aussi présentes dans l’alcool affectent l’humeur et le comportement en agissant notamment en tant qu’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.5 Il s’agit du même mécanisme d’action que celui exercé par les antidépresseurs de synthèse tels que Prozac, Paxil, Zoloft, Celexa et Effexor. Il n’est donc pas étonnant qu’on se tourne vers le chocolat lorsqu’on se sent tristounette !
LES FEMMES SONT-ELLES VRAIMENT PLUS ACCROS AU CHOCOLAT ?
Selon Adam Drewnowski de l’Université du Michigan, le chocolat constitue la compulsion alimentaire la plus fréquente chez les femmes en raison de son impact sur la sensation de bien-être.6 Un rapport de l’Association du diabète nous révèle que 40 % des femmes américaines avouent avoir des envies de chocolat, et que 75 % d’entre elles affirment qu’il n’y a rien d’autre qui puisse satisfaire leur compulsion. En comparaison, seulement 15 % des hommes auraient des rages de chocolat.7 Par contre, selon une autre étude publiée dans la revue Physiology & Behavior, les hommes seraient plus susceptibles que nous à vouloir consommer davantage de chocolat lorsqu’ils commencent à en manger.8
Chocolat et hormones
Les envies incontrôlables de chocolat sont souvent associées au syndrome prémenstruel. Nous savons que le taux de sérotonine – ce neurotransmetteur associé à la sensation de bien-être – et également de l’hormone progestérone sont à leur taux le plus bas durant cette étape de notre cycle. La consommation de chocolat ainsi que d’autres aliments gras et riches en hydrates de carbone déclenche la production de sérotonine et d’endorphines dans notre organisme … 9
Les endorphines sont les neurotransmetteurs responsables de la sensation d’euphorie ressentie entre autres lors de la pratique d’activité physique intense, de l’orgasme ou lorsqu’on tombe amoureux…
En dépit de l’apparente corrélation entre les variations hormonales et le chocolat, une intéressante étude publiée dans la revue Appetite démontre que les envies de chocolat ne diminuent que de 13,4 % à la suite de l’apparition de la ménopause.10 Cela signifie que d’autres facteurs tels que l’impact sur les neurotransmetteurs pourraient expliquer de façon plus concluante l’attrait qu’exerce le chocolat sur les femmes, bien que ces derniers soient étroitement soumis à l’influence des hormones. Selon une autre étude publiée dans la même revue, le conditionnement culturel pourrait aussi être en cause. Par exemple, seulement 4 % des femmes espagnoles auraient des envies incontrôlables de chocolat en période prémenstruelle.11.
En résumé, mesdames, même s’il s’avère indéniable que le chocolat nous procure une sensation de réconfort et de bien-être, il nous faut assumer le fait que nous ne pouvons malheureusement pas jeter entièrement le blâme de nos compulsions chocolatées sur le dos de nos chères hormones ! Bien sûr, nous pouvons par contre toujours justifier notre consommation du délectable aliment par nos carences en magnésium et pour ses propriétés antioxydantes.
Quel type de chocolat choisir ?
La consommation modérée de chocolat noir comporte de nombreux bienfaits pour notre santé, à condition de choisir un produit de bonne qualité renfermant au moins 50 % de cacao. Plus le chocolat est foncé, plus il est concentré en flavonoïdes et moins il contient de sucre. De plus, les protéines contenues dans le lait de vache entrant dans la composition du chocolat au lait peuvent inhiber l’absorption des précieux flavonoïdes.12
Il est préférable de choisir un chocolat biologique cultivé sans l’ajout d’engrais chimiques, d’herbicides et de pesticides. En ce qui a trait au chocolat cru, ses fèves ne sont jamais chauffées à plus de 42 °C alors que celles entrant dans la composition des produits commerciaux sont rôties à des températures allant de 130 à 400 °C.13 La chaleur détruit les enzymes et les flavonoïdes associés aux belles propriétés du chocolat. Il est aussi judicieux de préférer les produits certifiés équitables, car la grande majorité du cacao provient de petites plantations familiales situées dans des pays en voie de développement.
On recommande généralement environ deux petits carrés de chocolat noir par jour. Cependant, même le chocolat noir contient du sucre et des lipides et pourrait ne pas convenir à certaines personnes. De plus, même si le chocolat ne contient pas de gluten, il pourrait être à l’origine de réactions croisées chez les personnes sensibles au gluten.
Qu’on le consomme pour son bon goût, pour la sensation de bien-être qu’il nous procure ou encore pour ses bienfaits sur notre santé, on adore le chocolat ! Qu’il nous ait été offert par les dieux ou pas, c’est un aliment au goût et aux propriétés divins !
RÉFÉRENCES
http://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-cacao-chocolat–epopee-gourmandise 1516/page/4/
http://www.huffingtonpost.com/2014/11/10/chocolate-craving-pms-men-vegetables_n_6102714.html
1 http://www.medscape.com/viewarticle/590371
2 HERRAIZ, T. « Tetrahydro-ß-carbolines, Potential Neuroactive Alkaloids, in Chocolate and Cocoa. » Journal of Agricultural and Food Chemistry Accessed 2016
3 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18827977
4 http://news.softpedia.com/news/13-Reasons-Why-Chocolate-is-Good-for-Your-Health-and-Sexuality- 68641.shtml
5 SPREUX-VAROQUAUX, Odile. Sérotonine Aspects biologiques et cliniques Lavoisier 2012.. p429
6 http://usatoday30.usatoday.com/life/health/lhs070.htm
7 https://www.verywell.com/chocolate-and-craving-67898
8 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21549138
9 https://www.psychologyto- day.com/blog/cravings/201410/women-and-chocolate
10 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19595725 11 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15036792
11 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15036792
12 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15036792
13 https://www.therawchocolatecompany.com/about/
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